Arthur Iturria : "Le choix du cœur"
Arthur Iturria justifie pour la première fois son choix de rejoindre l’Aviron Rugby Pro de 2023 à 2027.
L’annonce de votre arrivée future n’a pas laissé les habitants du département 64 insensible. Aussi, on vous le demande d’emblée : Etes-vous Basque ou plutôt Béarnais ?
Je suis né à Pau. J’ai commencé le rugby à Morlaas, dans le Béarn, à 9 ans. Puis, je suis parti à l’Aviron en 2009, à l’âge de 15 ans, puis à Clermont en 2012 quand j’avais 18 ans. Voilà… Mais, mes origines basques sont de Ainhoa et d’Espelette. Mon grand-père paternel est né à Dantxaria, à la frontière, et ma grand-mère paternelle à Espelette. Et donc, je me sens plutôt Basque et attaché à ces racines là. Quand j’étais petit, à Pau, on me disait que j’étais Basque… Et arrivé à Bayonne on me disait : « Tu n’es pas né à Bayonne, donc tu n’es pas Basque ! » Et moi, je répondais « Mettez moi où vous voulez, mais je me sens plutôt Basque… »
Vous avez fait le choix de revenir à Bayonne ? Vous pouvez nous parler de cette décision ?
J’avais ciblé 4 clubs et fait 4 rendez-vous en plus de mon club (Clermont). Et j’ai fait le choix de Bayonne ! J’étais très attaché à Clermont, et c’était compliqué pour moi d’aller à Toulon, de m’éloigner de chez moi avec un projet similaire à celui de l’ASM. Après, je connais la rivalité entre Pau et Bayonne, deux autres clubs qui me sollicitaient. Mais je me sentais plus de me battre pour Bayonne, parce que c’est vraiment mon club de cœur, celui où j’ai évolué, après Morlaas, où j’ai appris le rugby. C’est le choix du cœur et il s’est fait naturellement.
Pourquoi avoir quitté Bayonne pour Clermont il y a 10 ans ?
En fait, la véritable histoire, c’est qu’un éducateur de Morlaas, originaire de Clermont, avait parlé de moi à ses « collègues » de l’ASM bien des années avant. Les gens de Clermont sont venus me voir à Morlaas, ils m’ont relancé chaque année. Ils voulaient que j’arrive chez eux alors que j’avais 14 ans ! Mais pour moi c’était trop tôt, je voulais aller à Bayonne au pôle espoir. Et c’est ce qui s’est passé mais ils (les Clermontois) ont continué de m’appeler pendant mes trois saisons bayonnaises, deux en cadets et une en juniors Crabos. Et à la fin du lycée, un moment où on bascule dans sa vie, ils m’ont encore relancé et donné la possibilité de vivre avec ma sœur qui partait faire ses études à Clermont. J’ai tenté l’expérience clermontoise.
Le Pays basque vous a manqué ?
Ah oui, complètement ! Au début, j’étais déraciné de mes copains, c’était un peu compliqué. Et au fur et à mesure, à Clermont, on m’a aidé à prendre confiance, à apprendre ce qu’était le professionnalisme. Pour moi, le rugby était un jeu, et ils m’ont donné ma chance en pro. Mais il y avait toujours ce manque du Pays basque. Or, ma compagne est bayonnaise, mon fils Unai (1 an) est né à Bayonne. Et là, devenir papa, avoir les grands parents du petit là-bas, cela a compté dans mon choix qui est également familial quelque part. L’opportunité de l’Aviron s’est présentée et je l’ai saisie. J’ai 29 ans, j’ai envie d’apporter au club, je vais arriver à Bayonne en forme et pour moi, c’est important.
Que retenez-vous de vos échanges avec Philippe Tayeb, le président du club ?
Si je devais résumer en un mot, c’est sa franchise. Philippe Tayeb ne m’a pas vendu du rêve. Il m’a décrit la situation du club, effectué une synthèse du début de saison. Il a listé les points positifs et négatifs, ne m’a rien caché du tout. J’ai beaucoup apprécié. Il a été droit au but et a montré qu’il voulait vraiment que je rejoigne l’Aviron. Outre ma forte envie d’appartenance à Bayonne, ses mots ont été très importants pour moi. Il a su me parler.
Sportivement, les résultats de l’Aviron durant le 1er bloc de 10 matches ont pesé dans votre choix ?
Oui. J’ai vu une équipe de Bayonne solidaire qui se battait, y compris en déplacement. C’est dans ce genre d’équipe que je me vois.