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110 ans de rugby à Bayonne

110 ans de rugby à Bayonne

1904 : La naissance

Fin août 1904, des rameurs de la Société Nautique de Bayonne sont en rébellion contre leur président Luis Oyarzun qui décide de les radier. Ils sont 28 et fondent l’Aviron Bayonnais au premier étage du café du théâtre le mercredi 14 septembre de la même année. Il est décidé, pour éviter les affres dont ils sortent à peine, que ces pionniers n’auront pas de président !

Le secrétaire Martin Noblia, son adjoint, Pierre Bargeles, les trésoriers Léon Moumas et Félix Dupéré, le chef d’entraînement Guillaume Lamothe présideront, chacun leur tour, les assemblées suivantes.

1906 : Deux britaniques posent leur patte

Le rugby arrive à l’Aviron dès 1906 grâce à Pierre Fabre, le Landais de Castets qui a rejoint le Lycée de Bayonne avec dans ses valises les rudiments d’un sport appelé alors d’abord le « football-rugby ». Cette drôle de discipline mène sa vie d’abord sous les couleurs du Stade Bayonnais.

Les rameurs de l’Aviron se passionnent pour cette discipline et l’intègrent donc dès 1906 dans leurs rangs. La vie portuaire de Bayonne n’est pas étrangère au premier titre de champion de France de l’Aviron Bayonnais en 1913. Albert Caudron, dirigeant du club et courtier maritime, revient d’Ecosse avec un certain Alfred Russel qui, dès 1909, est le premier à défendre un rugby d’attaque.


Mais Russel ne restera pas. Celui qui finira sa vie à Bayonne, non sans rejoindre les home-guards de sa majesté pendant la guerre mondiale, est le Gallois Owen Roë, adepte de la théorie des « quinze trois-quarts ».

Son influence sportive sera considérable sur le style de jeu des Bleu et Blanc qui contournent par la course et l’évitement les défis physiques des équipes les plus puissantes.

1913 : Le premier titre

C’est la saison où l’Aviron Bayonnais est champion Côte Basque. Le signal d’une forme éblouissante et surtout d’un jeu de mouvement qui remplit les stades. Celui des Bayonnais alors est à Hardoy (Anglet).


C’est justement à Hardoy que le favori du championnat de France, le Stadoceste Tarbais, accuse une lourde défaite contre l’Aviron (21 à 0) en huitième de finale.

En quart, Périgueux subit aussi le jeu d’attaque incessant des Bayonnais (38 à 0).

En demi-finale, l’Aviron Bayonnais bat le SBUC 9 à 0.

La finale du championnat de France se joue à Colombes devant 20 000 personnes. Le SCUF (Sporting Club Universitaire de France) est débordé par un Aviron euphorique.

1934 : Champions 1934, Bayonne en fête !

Les Fêtes de Bayonne n’ont que deux ans d’existence, mais l’édition de 1934 inscrira le phénomène dans le marbre des plus grands rassemblements festifs de la planète en grande partie grâce aux héros de l’Aviron Bayonnais qui en seront les premiers animateurs !


Après une demi-finale remportée contre Toulon, les portes du titre s’ouvrent. Sauf que l’adversaire finaliste n’est autre que le Biarritz Olympique, donné favori par la presse nationale. Cinq internationaux officient dans chaque équipe. Le pack biarrot met l’Aviron sous pression, mais les rares ballons écartés font mouche. Score final en faveur des Bayonnais : 13 à 8.

1936 : LE CHALLENGE DU MANOIR PRIS AUX CATALANS

L’adversaire de l’Aviron Bayonnais en finale est l’USAP. Les Perpignanais sont les tenants du Challenge. Le match se joue à Toulouse. Victoire de l’Aviron Bayonnais 9 à 3.

L’essai de Vignau fera date car pour beaucoup d’observateurs il est un modèle du genre. Vignau partira en effet de sa ligne d’en-but et ne sera plus rattrapé.

1943 : DAUGER & CELHAY ARTISANS DU TITRE

Cette finale est entourée d’un contexte particulier. Elle oppose le champion de la zone libre au champion de la zone occupée, autrement dit : le CASG et l’Aviron Bayonnais. La rencontre est organisée au Parc municipal de Bordeaux. Le score 33 à 0 témoigne plus qu’un long discours de la suprématie du jeu bayonnais.

Jean Dauger et Maurice Celhay signent chacun deux essais lors d’une rencontre totalement surclassée par les deux champions.

1980 : LE DU MANOIR POUR UNE ÉQUIPE BRILLANTE

Roland Petrissans aura été le capitaine exemplaire d’une équipe qui a pleinement permis au club de renouer avec un jeu complet et inspiré. L’Aviron fait douter le grand Béziers en quart de finale de l’année 1977 (défaite 18 à 16).

Ce match sera fondateur d’un collectif respecté par la France du rugby pendant une décennie. Le Challenge Yves Du Manoir de 1980 est remporté par l’Aviron au Parc des Princes contre l’AS Biterroise championne de France en titre.

1977 à 1995 : ROGER ETCHETO, UNE CERTAINE VISION DU JEU

Rarement un entraîneur aura aussi bien incarné l'esprit du jeu qu'on aime à Bayonne et la conception qu'on s'y fait de la vie en général.

Pour Roger, sans fête ni partage, il n'y avait pas plus de rugby que de Bayonne. Ce souffle a guidé tout son parcours dans le club.

Aux joueurs un peu "perso", il rappelait qu'ils n'étaient rien sans les autres. Aux taciturnes, qu'ils gâchaient leur plaisir. Aux timides, que les intervalles ne se présenteront jamais à eux ...

Chez Roger Etcheto, le rugby de l'Aviron Bayonnais se devait d'être au carrefour de la solidarité collective et de l'initiative personnelle. Et il disait ça avec le sourire et un réel talent de pédagogue. Roger, un vrai maestro du club, bien qu'il se soit toujours défendu de l'être ...

Roger Etcheto entraina le club de 77 à 81 avant de devenir directeur sportif du club et en même temps sélectionneur de l’équipe de France avec Jacques Fouroux. Postes qu’il occupa respectivement jusqu’en 1990 et 1995.

1982 : LA FINALE PERDUE CONTRE AGEN

Cette affiche sent bon le jeu offensif, en cette période dominée par le rouleau compresseur qu'est le grand Béziers.

Les Bayonnais sont victimes de cet appel de l'attaque. Ils n'ont pas su attendre. Les Agenais les piègent à leur propre jeu. Un ballon contré pour le premier essai du SUA, une passe en-avant pour le second...

Cette finale, perdue 18 à 9, laissera un goût amer, même si, avec le recul, elle vient parapher une décennie de très beau jeu à Bayonne.

1990 à 2010 : L’ARRIVÉE DU PRO À L’AVIRON

Il fallait un enfant du club pour que le mot "professionnalisme" ait une chance de s'installer dans un club tel que le nôtre. Cela ne se fit pas sans tension ni scepticisme, mais la personnalité et le parcours bien bayonnais de Francis Salagoïty ont incontestablement pesé dans la naissance d'un Aviron Bayonnais professionnel.

Certes, pendant dix ans, ce fut parfois chaotique, incertain, mais la rigueur du président, sa connaissance parfaite de la ville et de ses rouages, ont permis ce délicat passage à l'orée de l'an 2000.

Il faut s'arrêter en 2004 sur l'arrivée d'Alain Afflelou. C'est objectivement une étape qui comptera dans la vie du club.

Si on s'éloigne incontestablement des fondamentaux de l'Aviron, on ne peut pas nier l'empreinte, même contrastée, que l'homme d'affaires a laissée pendant cinq ans. Avec tous les dégâts, aussi, causés par un départ brutal et plutôt conflictuel en février 2014.


2010-2015 : L’INCONSTANCE ET LES QUESTIONS

C'est la valse des présidents et des entraîneurs, puis l'incertitude qui s'installe. Conséquence sportive : la relégation en PRO D2 en mai 2015 et un questionnement sulfureux et passionnel autour d'une fusion entre l'Aviron Bayonnais et le Biarritz Olympique condamnée par une grande majorité de supporters bayonnais ainsi que la section amateur.

2015 - 2016 : RETOUR DE FRANCIS SALAGOÏTY ET VENUE DE VINCENT ETCHETO

Avec à ses côtés Christian Devèze, Francis Salagoïty reprend les rênes et appelle le "fils prodigue" Vincent Etcheto pour diriger le sportif de l'équipe pro. C'est le temps d'une réaffirmation des valeurs de notre territoire. Une voix forte, portée par des Bayonnais ambitieux et fiers de leurs racines.

C'est la remontée immédiate et fragile en TOP 14, la compétition la plus huppée du monde, qui devient de plus en plus exigeante et dont le niveau croît chaque saison. Un rythme difficile à suivre pour les Bayonnais qui redescendent dès l’année suivante en PRO D2.

2018 : CHANGEMENT DE PRÉSIDENCE

Une nouvelle équipe se met en place avec Pierre-Olivier Toumieux au conseil de surveillance et Philippe Tayeb au directoire. Les deux présidents s'attachent, dés leur entrée en fonction, à retrouver l'image locale du club.

Des hommes nouveaux, qui souhaitent s'investir dans ce projet rejoignent l'Aviron Bayonnais Rugby Pro

Au premier rang d'entre eux, Yannick Bru prend en charge, dès cette saison 2018/2019, le secteur sportif avec un staff élargi de haut niveau qui mise sur la jeunesse et la formation.

2019 : CHAMPION DE FRANCE PROD2

Au terme d’une saison passionnante et accomplie, l’Aviron Bayonnais Rugby Pro retrouve le Top 14 après deux années passées en Prod2.

Troisième au classement de la phase régulière, l’Aviron se qualifie pour les barrages et s’impose face à Nevers à Jean-Dauger (32-26). Les ciel et blanc se hissent en demi-finale et affrontent l’US Oyonnax à Charles-Mathon. Malmené à la mi-temps (29-7), l’Aviron renverse son adversaire en comblant un retard de 18 points au terme d’une seconde période qui restera gravée dans les mémoires (38-34).

La finale au stade du Hameau face à Brive est un combat acharné de 80 minutes. Il faudra attendre les dernières secondes et la pénalité de la gagne de l’Argentin Martin Bustos Moyano pour libérer tout le peuple bayonnais dans une explosion de joie. L’Aviron s’impose 19-21 et peut savourer, avec tout le peuple ciel et blanc, son retour dans l’élite du rugby français.

2020 : CHANGEMENT DU MODE DE GOUVERNANCE

Le mercredi 2 décembre 2020, les actionnaires de l’Aviron Bayonnais Rugby Pro se sont réunis en Assemblée Générale du club et ont voté à une grande majorité, l’évolution du mode de gouvernance du club sous forme d’un Conseil d’Administration (vote favorable à plus de 82%). Une preuve forte de confiance de la part des actionnaires qui s’inscrit dans la continuité d’un projet ambitieux initié en 2018, ayant pour moteur l’ambition saine de mener à bien les développements sportifs et structurels du club pour les saisons à venir.

Le nouveau Conseil d’Administration, composé de dix administrateurs, est présidé par Philippe Tayeb.

2020-2022 : PLONGEE, NOUVELLE REMONTEE ET NOUVEAU BOUCLIER

A l’issue d’une saison 2019-2020 marquée par le retour TOP 14 et la neutralisation du Championnat après 17 journées en raison de la pandémie de COVID-19, l’Aviron redémarre la saison 2020-21 dans l’élite. Mais au bout du bout de la 26eme et dernière journée de la phase qualificative, dans le duel à distance opposant Bayonne à Pau, un essai palois inscrit à la dernière seconde du temps additionnel de Pau-Montpellier (41-25), permet au club béarnais d’arracher un succès bonifié et de rejoindre Bayonne au classement (46 points). Dans le même temps, l’Aviron, battu à domicile par le Stade Français (9-12), est condamné au barrage de maintien (contre Biarritz), à la défaveur du classement « points-terrain » avec Pau. Une semaine plus tard, le 12 juin 2021 au stade dAguilera, « l’access-match » tourne en faveur du rival biarrot après une série de tirs au but suffocante, les deux équipes n’ayant pu se départager (6-6). Bayonne redescend en PRO D2.

Au départ de la saison 2021-2022, l’Aviron reprend donc l’ascenseur TOP 14 - PRO D2. Grand favori pour le retour en TOP 14, le collectif mené par Yannick Bru vit une saison contrastée mais termine 2eme de la phase qualificative et conclut la saison en trombe en surclassant en finale le Stade Montois à Montpellier (49-20). Le club retrouve le Top 14 un an après l’avoir quitté, un nouveau bouclier à la clé.  

2022-2023 : INVINCIBILITE, GUICHETS FERMES ET CHAMPIONS CUP.

Avec un nouveau manageur à sa tête, Grégory Patat a succédé à Yannick Bru -, et un collectif largement renouvelé avec 21 nouveaux éléments au total, Bayonne réalise une saison surprenante et inattendue puisque le promu de PRO D2 signe son retour en TOP 14 en terminant à la 8eme place. Mieux, jusqu’à la 26eme et dernière journée, il a ambitionné d’intégrer le Top 6 et la phase finale. Au bout de cette saison inattendue et inespérée, souvent joyeuse, Bayonne qui aura gagné 13 matches sur 26 (soit 1 match sur 2), décroche la première qualification de son histoire à la prestigieuse Champions Cup ! Soutenu par un fidèle et incroyable public, l’Aviron réalise aussi la performance d’avoir joué ses 12 matches à Jean-Dauger à guichets fermés (13 507 spectateurs). Idem lors de la délocalisation de Bayonne-Pau à la Reale Arena de San Sebastian où les 38 646 billets ont trouvé preneurs ! Ce match perdu (20-30) aura été le seul « à domicile ». Car les 12 autres joués à Jean-Dauger ont été gagnés et ont garanti une invincibilité qui a pesé dans le classement final.